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Mise en place de l'instance de prévention d'évitement scolaire

Une circulaire datée du 5 janvier 2023 ( lien ici ) vient rappeler que la loi N°2021-1109 du 24 août 2021 "confortant le respect des principes de la République" prévoit la création d'une instance départementale de prévention d'évitement scolaire et que celle-ci doit rapidement être mise en place.  Celle-ci vise à vérifier que chaque enfant est inscrit dans une école ou bien a reçu l'autorisation pour l'instruction en famille. Pour cela est organisé un recoupement d'informations entre les académies, les élus locaux (mairies donc), CAF, services du département, etc.  Un identifiant national unique est donné à chaque enfant pour s'assurer du suivi. L'instance travaille en collaboration avec la cellule de lutte contre l'islamisme radical et le repli communautaire.  Si un enfant concerné par l'obligation scolaire (3 à 16 ans ; 3 ans ou un peu moins puisque l'obligation scolaire commence en septembre de l'année des 3 ans) n'est pas i

Maman solo et sans école, un pari réussi !



Ci-dessous, je vous invite à découvrir le témoignage de Séverine qui se propose de répondre à cette question "Peut-on être un parent solo et instruire son enfant? "
Un pari réussi pour Séverine ! ☺

"Beaucoup de familles se posent la question de l’organisation entre vie d’instruction en famille et vie professionnelle. Je suis une maman solo, j’ai un petit garçon de bientôt 7 ans et je pratique l’instruction en famille."

S'organiser lorsqu'on est maman solo
"Je suis maman solo depuis le tout début de ma vie de maman. Je ne vous parlerai pas ici des détails de cette situation mais il me semble important de vous le dire quand même ! Quand mon fils est né, j’ai rapidement dû reprendre le chemin du travail. Je suis éducatrice spécialisée et je travaillais donc en horaires décalés. Cela me laissait en gros du milieu de matinée jusqu’à 15h30 avec mon bébé. Le reste du temps il était gardé d’abord par la crèche puis par une nourrice et par mes parents pour les soirées.

Quand Samuel a été en âge d’être scolarisé (à ses 3 ans donc), j’ai dû revoir toute mon organisation ! Je cherchais toujours quel était le moyen de maintenir un maximum de temps avec mon fils tout en poursuivant mon travail car je n’ai pas d’autres apports financiers. "

Ecole ou pas ? 
"C’est encore prise dans ces questionnements que je me suis rendue à la réunion de pré-inscription avec la directrice de l’école maternelle de mon fils. J’y allais le cœur gros car je ne trouvais pas d’organisation qui me permette de passer autant de temps avec lui. Les horaires de l’école et mes horaires de travail semblaient être absolument incompatibles ! Lors du rendez-vous, mes angoisses se sont accentuées : la directrice n’acceptait pas de scolariser mon fils que le matin, il devait donc y rester la journée entière si je voulais qu’il puisse participer à la sieste. J’ai tenté une négociation en lien avec mes horaires de travail mais la directrice restait insensible au fait que si mon fils était scolarisé à temps plein, et bien je ne le verrais plus que le matin avant de partir à l’école… J’ai également parlé de la forte suspicion de différents médecins quant au probable « haut potentiel » de mon fils et de son hypersensibilité, mais là encore, il n’était pas question de tenir compte de ses spécificités de fonctionnements…

C’est en larmes que je suis ressortie de cette entretien, blessée de ne pas avoir été entendue mais bouleversée aussi à l’idée que mon petit garçon allait devoir rentrer dans un moule et que son individualité n’allait à aucun moment être pris en compte. Je suis éducatrice spécialisée et je travaillais depuis plus de 10 ans à permettre aux enfants et adolescents aux besoins spécifiques de s’épanouir dans leurs vies dans le respect de leurs personnalités mais aussi de leurs besoins spécifiques. Comment pouvais-je accepter de demander à mon petit garçon d’entrer dans le moule alors que je travaillais chaque jour au respect de l’individualité… ? Cela m’était impossible !
J’ai donc pris la décision que mon fils ne serait pas scolarisé et ai commencé à me renseigner au sujet de l’instruction en famille. J’ai d’abord été très soulagée d’apprendre que l’instruction n’est obligatoire qu’à partir des 6 ans de l’enfant. Cela me laissait de la marge pour adapter mon parcours professionnel si besoin. "

L'âge de la maternelle sans école
"Les jours, les semaines ont passées et nous naviguions paisiblement sur ce rythme de vie agréable qu’offre l’instruction en famille. Je déposais mon fils chez mes parents deux matins par semaine pour aller faire « le lever » au travail (temps de réveil des enfants, petit dej et préparation pour l’école à 9h) puis je le récupérais jusqu’à 15h30. Nous avions du temps pour nous promener, pour jouer mais aussi plus basiquement pour manger tranquillement, se reposer aussi, avoir des temps de siestes non imposés… A 15h30 je déposais mon fils chez une nourrice qui le gardait jusqu’à 19h00 heure à laquelle ma mère le récupérait pour le ramener chez moi et s’en occuper jusqu’à mon retour (soir 20h30-21h30 ou 23h)."

S'organiser avec l'instruction obligatoire
"Quand mon fils a eu 6 ans, l’instruction est devenue obligatoire. Mais nous avons d’un commun accord décidé de poursuivre sur ce chemin. Nous faisons des activités un peu plus formelles pendant 1heure le matin, le reste de la journée est consacré à la Vie, les découvertes, les expériences…"

Quand l'accompagnement parental aboutit à une reconversion professionnelle épanouissante !
"J’ai néanmoins revu mon activité professionnelle. La relation d’aide est quelque chose de très important pour moi mais j’ai désormais envie de l’exercer différemment. Conformément aux nombreux signaux que m’avaient envoyés certains pédiatres quand mon fils était plus jeune, Samuel a été identifié comme étant un enfant à Haut Potentiel. Je me suis beaucoup documentée sur le sujet du « haut potentiel » mais je ne parvenais pas à trouver les clefs d’un accompagnement éducatif qui respecte les fonctionnements spécifiques de mon petit garçon.
Et puis un jour, j’ai eu la chance de participer à une formation intitulée « Education positive et bienveillance éducative » dans le cadre de mon emploi d’éducatrice spécialisée. Cette formation a été une révélation pour moi. J’avais trouvé les clefs d’une éducation respectueuse des spécificités de mon fils et j’allais pouvoir la tester rapidement !!
C’est suite à tout cela que je me suis lancée en ligne. Je propose désormais des formations en ligne depuis mon site http://www.pour-une-education-positive.com  Ces formations ont pour objectif de permettre aux parents d’enfants à Haut Potentiel de se former sur les spécificités de fonctionnements de leur enfant mais aussi de mettre en place grâce à leurs compétences de parent une éducation bienveillante mais structurée. Je continue de me former à chaque occasion sur ces deux thèmes (éducation positive et haut potentiel) et m’épanouis désormais dans les nouvelles rencontres que je fais aussi bien sur le web que dans la vraie vie lors de différentes conférences ou symposium."

Une vie partagée et équilibrée
"L’instruction de mon fils est également une activité dans laquelle je m’épanouis, tant en l’accompagnant dans ses apprentissages et ses découvertes que là aussi par les nombreuses rencontres. J’ai la chance de faire partie d’un groupe très actif de parents pratiquant l’instruction en famille dans ma région et de nombreux ateliers ou rencontres sont organisés.
Mes parents, partisans de ce mode d’instruction, continuent de m’épauler et s’occupent de mon fils environ 2 jours par semaine ce qui me permet de me consacrer pleinement à ce nouveau travail qui me passionne pendant ce temps. Les autres jours, je travaille quelques heures dans la journée, lors des temps d’occupation en autonomie de mon fils et surtout le soir quand il est couché !
Vous le voyez, pratiquer l’instruction en famille en étant maman solo et en travaillant, c’est possible ! Bien sûr, cela demande de l’organisation mais aussi et surtout du soutien. J’ai l’immense chance d’avoir près de moi dans cette aventure mes parents qui m’épaulent et me soutiennent depuis le premier jour. Une nourrice aussi qui a accepté pendant près de 4 ans des horaires de travail décalé. L’aventure continue pour nous. Nous avons passé le premier contrôle avec succès, nous poursuivons l’aventure…"

Merci d'avoir lu cet article et à bientôt ! 

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